Voilà, mon prince. Un # avant le mot signale une faute d'orthographe (ponctuation comprise) corrigée, après le mot c'est une proposition de tournure. Il y avait surtout des fautes de frappe et quelques verbes au passé pas simple.
Allongé... Une centaine d'hommes étaient à terre... Mon corps ne voulait plus bouger... Quelque chose de chaud coulait le long de mon abdomen... Je posai ma main sur... un #pommeau !... Une épée était plantée : « Eh merde... »
Le souvenir de la bataille me revint. J'étais parti en mission pour la guilde des Chevaliers. On m'avait demandé de mener une exploration à Culvert, un soldat ayant# rapporté une prolifération importante d'insectes. J'avais été choisi pour ma rapidité d'exécution. Certes, je ne pouvais pas être utilisé pour mener un assaut long et puissant, mais quand il fallait frapper rapidement, on pouvait compter sur moi. Je n'étais même pas entré dans Culvert, #ils avaient attendu que je sois parvenu à une clairière. Ils m'avaient# tous sauté dessus... La bataille fut longue et ô combien rude !
Une grande Ombre se pencha vers moi. Elle sentait de loin la pourriture. Je ne pouvais voir le haut de son visage, sa bouche était constituée de dents décomposées. Un filet de bave coula sur ma joue droite et dégoulina lentement. L'Ombre sourit et me dit d'une voix profonde :
« L'époque des Hommes touche à sa fin... C'est #désormais aux Morts-Vivants et Non-Morts de s'occuper de Midgard ! Niflheim s'étendra aux huit mondes restants.
- ... De quoi parlez-vous ? Vous préparez le Ragnarök ?
- Nous ? Non, nous profitons juste de la situation. Les Dieux seront trop occupés pour vous venir en aide. »
Elle prit une lettre et la déposa entre mes mains. Elle #agrippa délicatement l'épée, la retira doucement de mon #abdomen et me l'enfonça dans le #thorax. Ses yeux s'illuminèrent de plaisir en me voyant #extérioriser la douleur.
Je sentis mon corps se glacer petit à petit, ma vue baissa rapidement. J'entendis l'Ombre se retourner et s'en aller. Mes yeux se fermèrent. La douleur avait disparu. Mes pensées se tournèrent vers Krotal, Nepharion, Karst, Nashel... Nashel...
Je rouvris les yeux, je ne voyais plus rien. J'étais maintenant debout. Le champ de bataille avait été remplacé par un vide total. Soudain, une lueur vive brilla de mille feux à ma droite. Une jeune femme apparut et s'avança vers moi. Je fus frappé par une telle beauté. Sa longue chevelure blonde se balançait au rythme de ses pas. Je remarquai une fine épée accrochée à sa ceinture. Ses yeux verts me fixaient. Elle me dit d'une voix assurée :
« Je suis #envoyée par Odin. Je viens chercher la lettre que tu as entre les mains. »
Je lui tendit la lettre qu'elle saisit vivement :
« Et... Suis-je mort ?
- Oui.
- Vous êtes une Valkyrie, n'est-ce pas ?
- Je fus la première des Valkyries, je me nomme Freyja. Je n'ai pas beaucoup de temps. Je vais te renvoyer sur Midgard, tu dois prévenir tes semblables que l'Yggdrasil court un grand danger. »
Je m'agenouillai, elle posa une main sur mon casque :
« Nous serons #amenés à nous revoir. »
Je relevai la tête, ma vue se troubla et je perdis finalement conscience.
Je me retournai, les sombres formes des arbres laissaient passer la faible lueur des Grandes Torches. Je regardai autour de moi. La forêt était calme, il n'y avait que le bruit du vent #caressant les feuilles qui dérangeait ce lourd silence. Je considérai que ma promenade #était finie et je repris la direction de mon village. Je commençai à courir le long du sentier, en me focalisant sur mes foulées et ma respiration. Soudain, je trébuchai sur un caillou et tombai la tête la première dans un ruisseau. Je me relevai en me frottant le front : « #Ça va faire une belle bosse... ». Je me secouai les cheveux et m'assis# dans# l'herbe, appréciant le doux écoulement de l'eau. J'admirai les étoiles, elles semblaient vouloir percer ce grand rideau noir qui les empêchait de briller de mille feux.
Il était temps de repartir. Je me levai. Subitement, j'entendis au loin des bruits de sabots. Je plaquai une oreille à terre. Ils étaient une vingtaine d'hommes environ. Je # regardai en direction de mon village, qui désormais n'était plus très loin, la petite lueur des Grandes Torches avait grandi d'une façon démesuré !
Mon #cœur battait la chamade, je devais vite rentrer. Je me remis à courir le plus vite que je pus.
#J'aperçus petit à petit les Grandes Torches, puis l'enceinte du village, en feu.
Je sortis enfin de la forêt et une vision d'horreur s'offrit à moi : de #gigantesques flammes enveloppaient le village, dévorant les maisons. Je #courus à l'intérieur, des corps calcinés #jonchaient le# sol#. J'esquivai les feux et pris à gauche, entrai dans ce qu'il restait de ma maison. Les poutres tombaient une à une avec grand fracas. Je regardai de droite à gauche à contre-#cœur, j'espérai que mes parents fussent partis loin d'ici. Aucun signe de vie, je décidai de monter à l'étage supérieur. L'escalier s'effondrait petit à petit. J'entendis des pleurs. J'étais presque arrivé en haut quand une marche céda sous mon poids,# entraînant avec elle la chute de l'escalier.# Je me rattrapai de justesse au rebord en feu. La douleur fut insupportable, je lâchai et retombai lourdement sur les débris de l'escalier. Je me relevai immédiatement, par chance, mes habits ne s'étaient pas enflammés.
Elle était là, devant moi, contre une commode, le feu semblait ne pas y prêter attention. Elle brillait, les reflets des flammes dessinaient d'étranges formes sur l'acier. Une puissante aura se #dégageait d'elle.
Le toit de la maison #s'affaissa. La chaleur devenait insupportable et l'habitation #n'allait# pas# tarder# à s'effondrer sur moi. Je #courus# entre les flammes, saisis l'épée longue de mon père et sortis. Je me retournai et# aperçus une silhouette au deuxième étage. Elle se rapprochait petit à petit de la fenêtre, reculant face à l'avancée du feu. Elle buta finalement sur le rebord, elle était désemparée. Sa main ouvrit délicatement la fenêtre, la silhouette tourna le dos au feu, croisa les bras sur son torse et se laissa tomber :
« MAMAN ! »
Je me jetai pour essayer de la rattraper, mais elle s'écrasa la tête la première dans un horrible craquement d'os. Je pris dans mes bras le corps inerte, le crâne était fendu et la matière grise se répandait lentement sur le sol.
Soudain, des cavaliers passèrent dans la grande avenue, derrière moi. Je sentis la rage monter brutalement en moi. Je posai le corps de ma mère, saisis l'épée à deux mains et courus à leur poursuite. Je sortis du village, les mains #agrippées à l'épée. Je vis un cavalier qui s'apprêtait à entrer dans la forêt. Je ne pus distinguer que son armure # bleu azur. Je me précipitai vers lui mais il éperonna son cheval et partit au triple #galop entre les arbres.
Je m'arrêtai finalement, le souffle court.# La colère était retombée,# laissant place à un grand désespoir. Je tombai lourdement à genoux, la forêt devant moi, mon village en feu derrière. Des larmes roulaient# le long de mes joues.