Chapitre 2Je clignai des yeux. Il faisait jour désormais. La clairière avait disparu. Quelques rayons de soleils traversaient les rideaux de la fenêtre située au fond de la pièce. A côté se trouvait une grande armoire contre laquelle reposaient l'épée de mon père. Elle n'était plus tachée de sang et semblait comme neuve. J'essayai de me lever mais une douleur fulgurante se fit sentir au niveau de l'abdomen. De gros bandages entouraient mon corps d'un peu partout. J'entendis un bruit de pas venant de la pièce d'à côté. La seule porte de la chambre s'ouvrit. Elle portait un plateau sur lequel était disposé un bol de lait, du pain et une pomme. Sa démarche était souple et ses longs cheveux de feu attachés descendaient jusqu'aux omoplates. Elle s'avança vers moi, s'assit à mes côtés, me regarda durement avec ses yeux marrons et souffla :
« - Je t'avais pourtant dit de ne...
Je sais, coupais-je. Mais ils avaient besoin de moi.
Tu ne pouvais pas attendre que quelqu'un puisse t'accompagner ?!
Je suis désolé... Mais je ne pouvais pas deviner qu'on me tendrait un piège.
Je m'en doute ! Et puis tu voulais seulement les aider, c'est ça... Mais ce n'est pas non plus la première fois que tu reviens dans cet état... »
Je l'embrassai. Elle dit finalement :
«- Je t'ai entendu crié... Toujours le même rêve ?
- Oui... »
Elle secoua la tête puis me tendit le bol de lait que je pris à deux mains et bu rapidement. Elle se leva et se dirigea vers la porte. Les images de combat revenaient petit à petit, puis la Valkyrie... Freyja..
Je pris le bout de pain et le mangea en regardant le ciel par la fenêtre « Tu dois prévenir tes semblables que l'Yggdrasil court un grand danger... Et cette chose, cette Ombre... Le Ragnarök... Je dois avertir le Roi ! »
Après avoir dégusté ce maigre déjeuner, je m'habillai difficilement. J'ouvris la porte, sortis dans le couloir. Je m'avançai vers le salon, sur ma gauche. Nashel s'entraînait à l'épée dans le jardin contre un mannequin de bois. Son visage se durcit en me voyant :
« - Par pitié reste au lit te reposer !
Je dois avertir le Roi.
Qu'est-ce qu'il y a encore ? Des guêpes géantes qui s'attaquent à un village ? Des dauphins mutants qui dévorent les enfants ? Des rebelles qui s'apprêtent à conquérir Midgard et réduire tout le monde en esclavage ?
Pas tout à fait. Assieds-toi... »
Je lui tendis la chaise, puis je m'essayai à mon tour :
« - Je sais que ça va te paraître ridicule mais hier soir, après le combat...
Il y a trois jours...
Il y a trois jours j'ai vu Freyja... Et elle m'a prévenu que Midgard courait un grand danger... »
Elle ne sut pas quoi répondre, je repris après une minute :
« - Elle m'a aussi demandé une lettre que mon assassin m'avait confié...
Ton assassin ? »
Je lui pris la main :
« -Oui, je... Je suis mort... Freyja me l'a confirmé, et elle m'a renvoyé ici, sur Midgard, afin d'avertir les Hommes que le Ragnarök était pour bientôt. »
Elle me regarda avec de grand yeux :
« - Écoute, je ne sais pas ce que tu as, peut-être de la fièvre, mais tout ce que je sais c'est que tu n'es pas mort puisque tu es devant moi en chair et en os. Alors maintenant tu vas me faire le plaisir d'aller te recoucher afin que ta blessure guérisse, avant que tu ne rejoignes vraiment Freyja !
Tu étais d'ailleurs ma dernière pensée... »
Elle ne sut pas quoi répondre, scrutant mon regard. Finalement, elle soupira et dit :
« -Je suppose que rien ne t'empêchera d'aller accomplir ta mission... »
Je souris en retour :
« -Tu veux bien m'aider à mettre mon armure ? »
Je me levais, elle partit chercher l'armure dans une autre pièce puis la déposa sur la table. Après quelques pénibles minutes je me regardai dans la glace, les rayons du soleil se perdaient dans ce mélange de rouge et de noir. Nashel alla chercher mon épée et me la déposa entre les mains. Elle m'embrassa et retourna s'entraîner sur le mannequin. Je sortis en boitillant dans les rues de Prontera.
TO BE CONTINUED